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Toute l’œuvre de René Guénon est bâtie sur un paradoxe, si ce n’est une contradiction. D’un côté, Guénon reconnait dans l’hindouisme l’héritage le plus direct de la « Tradition Primordiale ». De l’autre, lui et ceux qu’il a inspirés se sont progressivement tournés vers l’islam soufi au risque d’oublier l’Inde et le Vedanta non-dualiste.
Cet ouvrage cherche à éclaircir ce paradoxe en démontrant, à rebours de toute une littérature hagiographique, que, loin de représenter une simple traduction en langage occidental du message de l’hindouisme traditionnel, l’œuvre de Guénon doit être lue comme une reconstruction, souvent géniale, parfois aussi infidèle, en fonction de certaines problématiques constitutives de la modernité : celles du pluralisme religieux, du désenchantement du monde ou encore de la transformation de soi. Il établit surtout que le traditionalisme guénonien participe de tout un imaginaire millénariste propre aux Religions du Livre, mais totalement étranger à l’hindouisme. C’est ainsi les fondements même de la critique guénonienne du monde moderne qui se trouvent remis en question.
L’ouvrage s’adresse aux lecteurs de Guénon, à ceux qui s’intéressent à l’Inde et plus généralement à tous ceux qui veulent comprendre le processus de réception de la pensée orientale en Occident.
Renaud Fabbri est directeur du Centre Aditi d’Etudes sur la Tradition Hindoue. Ancien rédacteur en chef adjoint de la revue Adyan consacrée au dialogue inter-religieux, il est par ailleurs docteur en Science Politique de l’université de Versailles et a publié en 2015 Eric Voegelin et l’Orient : millénarisme et religions politiques de l’Antiquité à Daech (Paris : L’Harmattan).
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