L’hymne suivant, tiré du Rig Veda, raconte à la fois la théogénèse et l’anthropogénèse à travers la figure de Martanda, huitième fils réprouvé de la déesse Aditi.
Comptant être applaudis, nous allons
proclamer les engendrements des dieux,
en forme d’hymnes récités, –
pour qu’on en ait la vision aux âges futurs.
C’est Brahmanaspati qui a
soudé ensemble ces [mondes], comme un forgeron.
Dans l’ère primitive des dieux,
l’Etre naquit du non-Etre.
Dans l’âge premier des dieux,
l’Etre naquit du non-Etre.
Naquirent à la suite les orients,
du sein de la Parturiente.
La terre naquit de la Parturiente,
de la terre naquirent les orients,
d’Aditi naquit Daksa
et du sein de Daksa, Aditi.
C’est alors qu’Aditi vint au monde,
celle qui fut ta fille, ô Daksa.
Les dieux naquirent à sa suite,
les bienheureux, frères dans l’immortalité.
Quand vous vous trouviez en ce temps dans l’onde,
dieux serrés l’un contre l’autre,
une poussière violente jaillit
de vous comme (celle qui émane) de danseurs.
Quand, tels des magiciens, dieux,
vous gonfliez les mondes,
vous ramenâtes (au jour) le soleil
qui était caché dans les mers.
Il y a huit fils d’Aditi,
qui sont nés de ses entrailles.
Avec sept elle accéda aux dieux
et poussa Martanda à l’écart.
Avec sept fils, Aditi
accéda à l’ère primitive.
Elle ramena (sur terre) Martanda
Pour qu’à son tour il procrée et meure.
Rig-veda, X, 72 (traduction Louis Renou, publiée dans les Hymnes Spéculatifs du Véda, p.75-76)