Il pensa : « Comment donc [cette nourriture] peut-elle être sans moi ? » Il pensa : « Par lequel [de ceux-ci] pénètrerai-je ? » Il pense : « Si parler c’est par la parole, si respirer c’est par le souffle, si voir c’est par l’œil, si entendre c’est par l’oreille, si toucher c’est par la peau, si penser c’est par le mental, si respirer c’est par le souffle dedans, si éjaculer c’est par le pénis – alors qui suis-je ? »
Ainsi il fendit (vidar) le sommet [de la tête] et entra par cette porte. Cette porte est appelée « fente » (vidriti) et c’est le plaisir céleste. Il y a trois demeures, trois [niveaux de] sommeil : ceci est une résidence, ceci est une résidence, ceci est une résidence.
Une fois né, il perçut les êtres crées disant : « Pourquoi désirerait-on parler ici d’un autre ? » Il ne vit que cet Homme-même (purusa), le brahman, le tout pénétrant. Il dit : « J’ai vu ceci (idam). »
C’est pourquoi il est appelé Idandra, « voyant ceci » Son nom en vérité est Idandra. Bien qu’étant Idandra, on l’appelle indirectement Indra. Car les dieux semblent aimer ce qui est indirect. Car les dieux semblent aimer ce qui est indirect.
Aitareya Upanishad, I-3-11.14 (traduction Ayette Degrâce, Fayard, 2014)